L’entraînement fonctionnel sportif : un sport à spécialisation hâtive ou tardive ?

Un sport à « spécialisation tardive » 

 

L’entraînement fonctionnel sportif, bien qu’il soit pratiqué très majoritairement par des adultes dans un contexte récréatif, offre l’opportunité aux plus jeunes de gravir les échelons de ce sport

 

Dans les dernières années, la scène professionnelle fût témoin de l’arrivée d’athlètes « super ados ». Ces jeunes, ayant participé aux CF Games dans leur catégorie d’âge entre 13 et 16 ans, sont arrivés à un point dans leur développement d’athlètes où ils sont devenus aptes à se qualifier et à intégrer la compétition dans les catégories pour adultes.

 

Plus encore, ces athlètes ont non seulement été capable d’intégrer le haut niveau, mais font partie d’ailleurs de ceux et celles qui performent le mieux sur la scène internationale.

 

Deux questions vous brûlent les lèvres, je sais 

 

1)     Comment se fait-il que nous n’avons, au Québec, si peu de jeunes pratiquant l’entraînement fonctionnel sportif dans nos centres d’entraînement ? Cette question, qui représente un gigantesque trou dans le développement local de notre sport, j’y répondrai plus tard.

2)     À quel âge un jeune devrait commencer à se spécialiser en entraînement fonctionnel sportif pour optimiser ses chances d’atteindre le haut niveau ? C’est là question que j’adresserai aujourd’hui.

 

D’abord défaisons quelques mythes rapidement

 

Oui – tu peux faire des poids avec des jeunes : Il a été démontré maintes et maintes fois que la pratique régulière d’activité physique avec mise en charge (utilisation d’un poids ADÉQUAT), et même AVANT & PENDANT LA CROISSANCE, maximise l’accumulation de minéraux dans les os.

 

Oui – tu peux améliorer le niveau de force chez des enfants, MÊME AVANT LA PUBERTÉ. Ici on ne parle pas de faire de la force maximale, mais aussi simplement que pratiquer un mouvement avec une barre vide, faire des squats avec un medecine ball, etc.  Cette amélioration proviendra d’adaptations reliées au système nerveux, tandis qu’à l’adolescence, par la croissance et le développement hormonal, ce sera plutôt via le système musculaire.

 

Spécialisation hâtive

Connaissez-vous plusieurs athlètes en gymnastique, ayant performé sur la scène internationale et s’étant spécialisé après l’âge de 12 ans ? Malheureusement non. Les sports acrobatiques, artistiques comme le plongeon et le patinage artistique, nécessitent l’apprentissage d’habiletés très complexes avant l’atteinte de la maturité physique. Ces habiletés sont plus difficiles à acquérir et à développer une fois que le processus de maturation est terminé. En quoi, la spécialisation de ces sports se fera bien avant la puberté et conséquemment, le pic de performance sera très jeune.

 

Spécialisation tardive

Connaissez-vous plusieurs athlètes en hockey ayant performé sur la scène internationale et ayant joué UNIQUEMENT au hockey depuis l’âge de 4 ans ? NON. Toutes les études sur le sujet pointe dans la même direction : tous les autres sports, souvent collectifs, nécessitent un savoir-faire physique très varié, avant l’atteinte de la maturité, pour s’assurer d’un développement ultérieur optimal. C’est donc vers l’âge de 12 à 15 ans, que le jeune devra choisir SON sport.

 

Les dangers de la spécialisation trop précoce

Une étude très reconnue dans le millieu (Harre, 1982) a comparé les conséquences d’une spécialisation rapide avec un développement plus général. Les résultats ont démontré qu’avec la spécialisation précoce, la performance menait vers une progression rapide, mais l’atteinte des meilleures performances étaient réalisées vers l’âge de 15-16 ans, ce qui menait vers un abandon sportif et un épuisement vers l’âge de 18 ans. Ceci s’accompagnait de performances irrégulières et à une certaine prédisposition aux blessures marquées. Parallèlement, la progression plus générale, menait à des progrès plus lents et l’atteinte des meilleures performances vers l’âge de 18 ans. BINGO. Les performances étaient plus régulières, la carrière sportive plus longue et les blessures moindres.

 

Nous sommes un sport à spécialisation hâtif ou tardif ?

 

Si votre jeune ados souhaite faire de l’entraînement fonctionnel sportif son sport, votre meilleure mise serait de lui suggérer de pratiquer 1 ou 2 autres sports jusqu’à l’atteinte de leur pic de crossance (les filles vers 12-13 ans , les garçons vers 13-14 ans) où ils-elles devront choisir un sport pour se spécialiser.

 

La beauté de notre sport c’est que la diversité des habiletés y règne. Votre jeune, ayant déjà un répertoire de savoir-faire physique développé, continuera ce développement en pratiquant une vaste gamme de mouvements nécessitant coordination, agilité, équilibre et vitesse.

De plus, le Québec possède un vaste réseau d’entraîneurs(es) extrêmement qualifiés(es) et évoluant dans différents centres et dans différentes régions du Québec. Nous avons maintenant les compétences pour encadrer des enfants, des adolescents, des athlètes élites en mettant en place des structures d’entraînements solides, établis sur la science et reproduisant les meilleures pratiques dans le monde.

 

Si vous avez des questions sur ce sujet, ne vous gênez pas de nous écrire un courriel à functionalfitnessquebec@gmail.com ou en répondant en-dessous de cet article.

 

Bon entraînement !

 

Karim El Hlimi

Directeur technique provincial

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